jeudi 10 mars 2022

Des enfants, des sourires, des "hello" et....des vélos

Mardi 1er mars : de Along Veng à Sra'aem (78 km)

Le jour de repos a permis de recharger les batteries et le réveil avec un lever de soleil lumineux encourage pour la suite. Petit au revoir à notre chère hôte, bon café chez la vendeuse bien sympathique du coin de la rue, échange avec sa fille qui parle un peu anglais et départ pour une longue étape. Ces prochains jours vont être plus astreignants, car les distances entre les villes où l'on peut trouver un logement sont grandes et nous devons nous habituer à la chaleur du Cambodge. Les enfants ne pourront donc pas toujours rouler en total autonomie ces prochains jours, nous alternerons pédalage autonome et tractage en binôme.

Nous sommes déjà heureux de voir des vélos, beaucoup de vélos, et beaucoup moins de circulation. Le nord du Cambodge est aussi moins peuplé et nous découvrons des paysages relativement arides. Il y a, pour nous retaper, toujours des dames (majoritairement) qui préparent des soupes au bord des routes. Nous nous délectons et trouvons le meilleur moyen de retrouver de l'énergie.

Nous croisons ou dépassons plusieurs enfants, rentrant ou allant à l'école dans leur costume blanc et noir, à vélo ou à pied, certains en scooter. On s'imprègne gentiment de ce pays qui nous inspire!

Nils a aujourd'hui une volonté de fer. Il décide qu'il pédalera les 80 kilomètres tout seul, sans que je ne le tracte. Il s'est fixé cet objectif et se donne les moyens d'y arriver. Il arrive à la guesthouse fatigué, en sueur, fier d'y être parvenu. Bravo champion !







Mercredi 2 mars : de Sra'aem à Preah Vihear  (84 km et 200 m. de dénivelé)

Le réveil est dur dur, surtout que s'annonce à nouveau une longue étape. Un départ au soleil levant et un déjeuner au marché de la ville nous lance la journée. Très vite, la fatigue de la veille se fait sentir et la chaleur est pesante. Il n'y a pas beaucoup d'âmes qui vivent sur ce tracé. C'est également très sec, beaucoup de champs et de partie de forêt sont brûlés. On a parfois l'impression d'être en Afrique. Difficile aussi de trouver de quoi manger. On fait quelques pauses, notamment à l'abris du soleil, où un petit monsieur vit. Nous avions quelques biscuits et madeleines du marché, et lui en proposons. Il n'hésite pas à accepter. Plaisir pour nous de partager, un grand cadeau pour lui de recevoir !

L'étape n'est pas facile....J'occupe le temps en profitant d'apprendre à Nils le passé composé 😋. Mais je peine quand même à trouver le moral d'avancer....alors l'esprit d'équipe fait son effet : Nils, que je tracte, me remonte le moral. Il est aussi fatigué, mais il arrive à garder l'énergie mentale pour m'aider. Merci !

Andreas et Elin sont devant, en binôme, ils discutent tout le long, en allemand....histoire, ski, tennis, etc....les sujets sont variés ! Sacré duo !

Nous nous rapprochons de notre destination, les maisons en bois sur pilotis sont de plus en plus nombreuses, la verdure revient, les "hello" se multiplient.... nous y voilà, une guesthouse avec terrasse en hauteur et vue sur la ville, ça nous va bien pour envisager un jour de repos bien mérité !







Jeudi 3 mars : Preah Vihear (jour de pause)

On est content de pouvoir dormir plus longtemps, d'aller chercher le petit déj tranquillement et prendre le temps sur la terrasse de la guesthouse. Journée tranquille à organiser la suite et à faire l'école....On reprend le passé composé appris la veille à vélo avec Nils 😋, ça a eu de l'effet. On thématise avec Elin les fautes récurrentes faites en écrivant le blog, ça a également de l'effet 😊. Le soir on goûte une spécialité du coin : des oeufs cuits dans des mini bols en grès, à la braise, avec un peu de sucre. Les enfants se délectent! et nous on teste la bière cambodgienne, vraiment pas mal du tout !





Vendredi 4 mars : de Preah Vihear à Chhaeb (56 km)

Une étape qui s'annonce plus agréable, avec une distance qui nous permettra d'arriver avant midi à la guesthouse....enfin, avant d'y être, nous ne sommes pas sûrs qu'il y en ait une d'ouverte, nous n'avons aucun numéro de téléphone pour la contacter. Juste visible sur google maps. C'est souvent ainsi au Cambodge, en particulier dans cette région non touristique et en plein covid, où le pays est casi vide de touristes. On pense au plan B si jamais, dormir au temple avec nos matelas...





Etape effectivement agréable, le rythme est bon, les "hello" des enfants que l'on croise se multiplient. Ils se rendent majoritairement à vélo à l'école, ou à pied, et les ados déjà en scooter. Les gens sont si souriants. Il y a beaucoup d'enfants, beaucoup plus qu'en Thaïlande. Ils dégagent une joie qui nous donne aussi du bonheur! 





L'étape se termine bien, avec la guesthouse ouverte et la possibilité de pouvoir bien dormir....enfin c'est sans compter la fête dans le coin, avec musique à fonds, qui rend les boules quiess obligatoires.
On profite de visiter le temple puis de se balader dans "la" rue des petites échoppes de nourriture de la ville....rue en terre où l'on vit ce pays, sa culture...nous choisissons par ci par là de bonnes choses à manger...on ne sait où se mettre pour manger. On nous installe table et chaises casi sur la route, et on devient l'attraction de la soirée. On peut échanger quelques mots en anglais avec celui qui nous propose de nous installer. Sa soeur nous fait du riz, sa maman nous prépare des oeufs au plat et nous mangeons tous nos petits achats. Tous nous regardent avec de grands sourires. Nous sommes vraiment imprégnés dans cette vie de rue! Génial, quelle soirée!





Samedi 5 mars : de Chhaeb à Preah Romkel (92 km) 

Une grosse étape nous attend ! Nous avons décidé de rejoindre le Mekong au dernier village au nord du Cambodge, Preah Romkel, à la frontière du Laos. Comme il n'y a pas de guesthouse ou de quoi dormir sur les 90 kilomètres à venir, nous décidons d'y aller à la force du mollet, en prévoyant une alternance entre pédalage en autonomie et en binôme en tractant les enfants.
Nous décidons d'abord de prendre notre petit déjeuner dans la même rue que la veille, pour avoir une bonne soupe salée et des beignets pour bien entamer cette journée. Il fait rapidement chaud, et nous faisons une pause régénérante après 30 kilomètres puis tractons les enfants jusque à la soupe de midi. Mieux vaut la prévoir cette pause, car après ce sera les 30 derniers kilomètres sur une route non asphaltée aux heures les plus chaudes et avec très peu d'habitations. C'est un jeune homme tout appliqué et souriant qui nous fait la soupe cette fois, c'est juste un délice.





Nous voilà ensuite entouré de passablement de sécheresse, et même des feux de "brousse" : c'est ainsi qu'ils régénèrent leurs terres. On a toujours l'impression que tout va brûler. (Petit anecdote : la première fois qu'on a vu un feu assez conséquent en bord de route, Nils a dit : "il faut appeler les pompiers!"). On s'y fait, mais la fumée et la chaleur du feu ne sont pas des plus agréables à vélo.
L'étape nous mène donc au....Mekong ! C'est assez fou après cette aridité d'arriver dans le village bordant le Mekong, avec une vie et surtout plein d'enfants qui nous saluent, depuis l'école, à vélo, etc. Quel sentiment de se retrouver là !












Arrivés à notre homestay ! Quelle joie. Des petits bungalows tout simples mais confortables, en bord de Mekong. Sentiment de plénitude. 
Vu l'heure, nous décidons d'aller nous baigner. Les enfants sont heureux de toucher du sable et de se "rafraichir" dans l'eau du Mekong. Des enfants khmers arrivent pour jouer dans l'eau et sauter depuis une barque...Elin et Nils se mêlent à eux, et sans se comprendre, c'est un beau moment de joie et de partage. Tout le monde sourit, tout le monde rit. Merci la vie ! 





Florence

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