mardi 17 mai 2022

A la découverte de l'île de Bohol

Dimanche 8 mai : de l'île de Cebu à l'île de Bohol (Cebu-Taglibaran-Alburquerque, 12km-bateau-15km)

Après avoir passé la journée d'hier à récupérer de notre trajet et à préparer nos vélos, nous entamons aujourd'hui notre trip aux Philippines. Nous prévoyons de parcourir quelques îles, parmi les innombrables îles du pays (plus de 7000 !). Nous rejoignons donc à vélo le port de Cebu, à 12 kilomètres de notre logement, afin de prendre un bateau pour Taglibaran, sur l'île de Bohol. Aujourd'hui c'est dimanche, et la circulation est vraiment peu dense. En arrivant au port, c'est la cohue. Il y a énormément de monde, et nous faisons la file pendant près d'une heure pour (heureusement) réussir à avoir des billets pour 13h. Il fait très chaud, nous allons patienter 2 heures dans un parc à proximité et en revenant, nous apprenons que nous devions faire le check-in. Une file sans fin. A 30 minutes du départ, nous avons la chance de nous faire aider par un employé de la sécurité, qui nous fait passer devant. Merci. Nous partons donc comme prévu. 

Nous apprenons que les gens souhaitent quitter Cebu, car le lendemain ce sont les élections présidentielles, et ils craignent un lock-down à Cebu une fois les élections terminées. Nous sommes du coup contents de quitter l'île et de passer les jours suivants à Bohol. Le monde et les files ne perturbent pas les Philippins. Tout le monde est calme, attend, patiente. Disciplinés, ils portent le masque, attendent leur bateau et lorsqu'il convient d'embarquer, chacun se suit en toute tranquillité. Nous aussi du coup. Avec nos vélos, qu'on arrive à mettre au mieux dans le bateau, contre baggages et cartons. Considérant le nombre d'îles, le bateau est utilisé régulièrement par les passagers. Par contre, on ne voit pas de bateau pour véhicules ?







Nous amerrissons après 2 heures de bateau. 15 kilomètres nous séparent du homestay où on dormira le soir. Nous pédalons en prenant un peu nos marques, tant sur ce que nous voyons ou rencontrons que sur la manière de conduire. C'est agréable, conduite plutôt calme, pas de gros trafic, et route adaptée aussi pour les véhicules "lents". Ca s'annonce plutôt bien pour nos 4 semaines à venir.

Arrivés au homestay, c'est un accueil incroyable. La première expérience de l'hospitalité tant reconnue des philippins. La fille d'Angelita, la propriétaire, nous accueille avec un grand sourire, nous montre notre chambre, le salon, la cuisine, la terrasse...bref..."vous êtes ici comme à la maison" nous lance-t-elle. On se sent bien. Apéro face à l'océan calme et ses bateaux de pécheurs et on goûte la spécialité "le lechon" (cochon grillé). Un délice !



Terrasse avec vue sur les bateaux de pêcheurs. 

Lundi 9 mai : D'Alburquerque à Batuan (41 km, 700 m. dén.)

Sommeil reposant, nous sommes parés pour la première étape qui nous mènera à l'intérieur de l'île. D'abord nous longeons l'océan puis montée dans les terres pour atteindre la région de Bocol d'abord : route non asphaltée avec quelques pentes assez raides, mais beau paysage et pas de trafic, puis belle descente sur route goudronnée pour rejoindre Bocol et sa rivière traversante.   





La montée se poursuit, gentiment, et nous sourions car nous nous croyons un peu en Valais en période électorale 😂: ce sont non seulement les élections présidentielles aujourd'hui, mais également les élections régionales et locales (ils élisent le "gouvernor" et le "mayor" et leurs accolytes). Il y a donc des pancartes partout, avec les couleurs des partis et les politiciens/nes qui se présentent. Les écoles - qui n'accueillent pas encore les élèves en présentiel depuis 2 ans - se sont transformés en bureau de vote. 
Nous quittons la campagne, continuons notre montée et traversons une magnifique forêt appelée la "man made forest". Puis c'est la visite d'un des deux sanctuaires des tarsiers de l'île. Le tarsier fait partie de la famille des primates. Ils sont minuscules : 15 cm et 120 grammes. Ils sont caractérisés par leurs yeux énormes et leurs pieds très longs. Ils ne seraient plus très nombreux; on peut en voir aux Philippines et en Indonésie. 
  










De nombreux kilomètres encore qui nous mènent à Batuan. Petit village dans lequel nous avons trouvé un logement. Quel accueil ! Lhoy (lui) et Jean (elle), un couple d'une quarantaine d'année, nous accueillent avec tant de chaleur. Leur maison est entourée de belles fleurs et de plantes de toute sorte, le tout bien entretenu. Nous logeons dans des chambres-huttes en bambous, très bien construites. Nous nous sentons les bienvenus, ils sont si contents de voir une famille de touristes. On devient l'attraction du quartier, dans lequel vit le frère, le cousin, la tante, etc. Nous échangeons avec Lhoy et Jean, qui nous expliquent le ravage qu'a fait le typhon en décembre dernier : de l'eau jusqu'à un mètre, les files électriques touchés, leurs 5 cocotiers cassés....l'électricité est revenue il y a que quelques semaines ! En regardant autour de nous, nous ne percevons rien. Tout a été si bien réaménagé ! Et ils nous démontrent la résilience et le positivisme qui caractérisent les habitants des Philippines, ainsi que la forte croyance et pratique chrétienne. Jean n'a pas lâché son sourire depuis notre arrivée ! 
Lors du repas du soir, nous échangeons à nouveau. Lhoy nous raconte leurs 20 années de travail à plein temps à Manille, qui leur a permis de construire leur maison et de revenir vivre dans le village de Jean. Le salaire était de 600 pesos par jour (environ 10 dollars). Jean travaille aujourd'hui à la mairie du village; elle gagne 300 pesos par jour. Ils sont cependant plus heureux là, avec leurs trois chambres d'hôtes, leur famille et la tranquillité de la région, même s'ils restent inquiets pour l'avenir, notamment car ils ont un fils de 19 ans, et un autre d'un an, qui n'était pas vraiment "prévu". Il s'interroge de la manière dont ils vont pouvoir payer sa formation (quand il aura 17 ans, ils en auront 60).
Ces partages nous donnent une nouvelle fois des leçons de vie.


Dans le quartier, une famille qui vend boisson et sucreries home made.






Le sourire de Jean 😍

Mardi 10 mai : De Batuan à Candijay (75 km, 700 m. dén.)

Petit déjeuner préparé par Jean avant qu'elle parte travailler, à l'administration de Batuan. Lhoy s'occupe du petit, avec sa maman qui vient également 4 jours par semaine. Nous disons donc au revoir et présentons toute notre gratitude à cette famille, pour ces échanges, un si bon accueil et si bel endroit. Cadeau.

Quelques kilomètres nous séparent des "Chocolate Hills" : la particularité géologique de Bohol. On monte sur un promontoire pour admirer ce paysage extraordinaire. Cette formation géologique est composée de plus de 1200 collines en forme de cône de tailles similaires, réparties sur plus de 50 kilomètres carrés, recouvertes principalement d'herbe. Elles doivent leur nom à leur forme et à la végétation qui devient brune vers la fin de la saison sèche. Formées il y a plus de 2 millions d'années, elles sont composées de sable et de calcaire provenant de couches successives de corail et coquillages au fond de la mer. Le mouvement des plaques tectoniques a élevé la région hors de l'eau et a crée des fractures du sol, et ce sol sédimentaire s'est trouvé façonné par érosion notamment, formant ces cônes. 











La journée de pédalage démarre donc à la mi-matinée, avec de magnifiques paysages traversés. C'est valloné, sans que ce ne soit trop pentu. Nous découvrons les "tricycles" qui ici remplacent les tuk-tuk du Sri Lanka. Moto avec un side-car pour plusieurs passagers. Nous croisons toutefois quelques tuk-tuk. L'autre moyen de transport très populaire sont les jeepneys, colorés, qui s'arrêtent partout, là où les gens font signent.








Une belle descente que nous empruntons en premier avec Nils nous fait oublier que nous devions partir à droite dans les terres. Ce n'est pas vraiment un détour et les panoramas sont magnifiques, mais nous envisagions de traverser pour aller aux waterfalls et cold spring (natural pools). Au pied des 6 kilomètres qui nous mènent là-bas depuis l'autre côté, nous nous décidons de faire l'aller retour, même si c'est déjà 15h et que nous avons près de 50 kilomètres dans les jambes. Nous sommes récompensés car les paysages sont magnifiques. Les dernières pentes montent dru, et nous arrivons à cette piscine naturelle d'eau froide de source. Nils s'éclatent à sauter du bord, avec des jeunes locaux très sympas. Ambiance particulière au milieu de cette nature. La descente à vélo est superbe, les couleurs de fin de journée aussi. On arrive juste avant la nuit au homestay. Très bon accueil de Violeta et son compagnon américain James. Ce soir, pour la première fois, ce sera hamburger au menu 😋.






Mercredi 11 mai : De Candijay à Garcia Hernandez (Valencia) (45 km, 400 m. dén.)

Un peu fatigués de la longue journée de la veille, nous démarrons au plus tôt cette étape qui rapidement nous mène en bord d'océan. La chaleur est vite plus pesante et tant que le ciel est dégagé, ça tape. On longe la côte, les routes continuent d'être agréables, même si on a quitté les terres. Ca monte, ça descend. On prend notre temps et on fait une bonne pause dans une des villes où la population fête l'élection de leur mayor. Voitures, motos, klaxons, ballons, t-shirt à l'effigie du mayor et du vice-mayor...c'est la fête sur la route qui nous mène à la ville. Notre trip se poursuit ensuite tout le long de la côte. Les Philippins sont friants de piscine de source d'eau froide. Nous en repérons une à quelques kilomètres avant notre destination, nous faisons donc un petit détour. Nils est heureux quand il voit le plongeoir (en bois!)...et nous un peu moins quand on entend la musique à fond ! Et oui, les philippins sont fans de musique très forte et de....karaoké ! C'est donc même par moment un mélange des deux....mais les enfants sont heureux donc nous aussi 😇😁. Ce sont donc des baignades de vie locale chaque jour expérimentées.

Quelques kilomètres encore jusqu'à la pension, où la responsable nous accueille chaleureusement. Plats locaux, poulet grillé, bières. Personne ne demande son reste pour aller se coucher.  








Jeudi 12 mai : De Garcia Hernandez à l'île de Panglao (Barangay) (63 km, 400 m. dén.)

Aujourd'hui, c'est notre dernière étape sur l'île centrale de Bohol. Nous rejoignons par cette étape la presqu'île de Panglao, en longeant la côte. Jeepney, tuk-tuk, tricycle motorisé, bus colorés... toujours un trafic peu dense et donc agréable en deux roues.... et des cyclistes locaux ! Dont un qui fait un bout de route avec nous. Il nous explique qu'il fait tous les jours du vélo avec ses copains, sauf le dimanche !

L'eau de l'océan est transparente, les coups d'oeil sont très beaux, les églises sont nombreuses, souvent colorées de bleu. Parfois nous voyons encore les traces du dernier typhon, arbres couchés ou maisons touchées. Les gens nous regardent passer avec de grands sourires, le pouce lever pour nous féliciter. La bonne humeur règne dans ce pays !

Nous traversons le pont qui nous mène à Panglao et une douzaine de kilomètres reste encore à faire pour arriver à notre logement, Adriana's Place Backpack. Des petits bungalows entourés de plantes tropicales, propriété d'un Autralien et d'une Philippine, géré par une fille adorable qui nous accueille avec grande gentillesse. Nous serons bien ici pour nos trois nuits prévues. L'océan n'est qu'à quelques centaines de mètres et le centre de plongée que nous avons contacté aussi. Petit endroit paisible...avec quand même de la musique. 










Nils passionné de karaoké et musique à la télé😆


A bientôt pour de nouvelles aventures....océaniques, cyclopédiques ou....musicales!

Florence

1 commentaire:

  1. Toujours aussi merveilleux de vous suivre. Bon je regarde particulièrement votre aventure au point de vue culinaire 😋.
    Cela donne vraiment envie de partir au plus vite.
    Bonne continuation

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