Au rythme des vagues, le long de la côte Est...

Vendredi 15 avril : de Nilaveli à Trincomalee (15 km)

Une petite étape pour se remettre dans le rythme nous attend aujourd'hui et également pour "raccourcir" un peu l'étape d'après. Nous prenons donc le temps de ...nous baigner au réveil (quel bien-être!), de déjeuner tranquillement et de préparer nos affaires. 

Nous disons au revoir à la femme et la fille de notre hôte (qui est au travail) et surtout nous passons vers la famille qui nous a accueilli tous les soirs pour le souper. C'est un fort moment d'émotion, tant pour nous que pour eux. Une telle bienveillance et de la douceur reçue tous les soirs en allant manger dans leur restaurant familial. Ils ont marqué nos coeurs !

Merci chère famille au grand 💜 et pour ces fabuleux repas !

Nous atteignons donc assez rapidement Trincomalee et le petit hôtel que nous avons trouvé. Nous sommes bien accueillis et installés et discutons avec d'autres clients, locaux, venus pour le week-end. Nous sommes le lendemain du Nouvel an et les Sri lankais ont encore les congés. La ville est donc bien animée, surtout la plage qui nous donne une ambiance bien locale. Nous profitons pour aller visiter le site et temple hindou situé sur un promontoir. Les hindous viennent y prier et faire des offrandes. Magnifique site, construit au entre le 6ème et le 11ème siècle, qui a été détruit par les portugais au 17ème siècle et donc refait par la suite. Très coloré, avec un nombre sans fin de divinités, la culture religieuse hindouiste nous paraît complexe. Nous entrons toutefois dans cette sérénité spirituelle.

Samedi 16 avril : de Trincomalee à Sallathive (84 km)

Nous nous préparons à cette longue étape qui longera la côte Est pour atteindre notre logement pour la nuit....un des premiers endroits pour dormir sur cette côte en nous dirigeant vers le sud. Nous nous remontons le moral de ces 80 km en vue, par la motivation d'Andreas qui nous a réservé "un petit coin de paradis". Nous sortons de la ville en la traversant, c'est le calme d'un dimanche matin et nous croisons un petit cortège hindou avec musique. Nous sommes dans l'ambiance.

Notre trajet nous permet de longer l'océan et de traverser les lagons. Les pêcheurs font sécher au soleil le poisson péché le matin. Nous nous éloignons parfois de la côte et nous pédalons dans le calme, sur une route très agréable, asphaltée. Heureusement que les premières heures, nous sommes à l'abri du soleil par les arbres en bord de route, nous permettant d'avoir un peu de rab' sur la chaleur qui s'annonce. Le rythme est bon, nous pouvons rouler de manière fluide et faire la pause jus de noix de coco pour nous requinquer. Des vaches, des buffles, des oiseaux, des aigles qui nous font des démonstration de vol... on termine cette étape avec une chaleur assez lourde, Andreas et Elin avancent vite en binôme, Nils et moi faisons quelques pauses pour nous désaltérer et enlever les grosses gouttes qui dégoulinent sur notre visage.
Nous atteignons en début d'après-midi notre petit coin de paradis....et là, c'est une belle surprise ! Un petit guesthouse, avec terrasse ombragée, de la verdure et la plage à quelques mètres. Nous passons un bel après-midi et soirée chill out...repos, baignade, apéro et bon repas sri lankais. We enjoy ! 

le visiteur du soir.... good night

Dimanche 17 avril : de Sallathive à Batticaloa (62 km)

Nous quittons notre petit coin de paradis après avoir profité d’une douce baignade matinale et pris un excellent petit déjeuner sri lankais. La route fluide et asphaltée se poursuit avec vue sur les lagunes et rivières d’océan. 

Une première pause sous un arbre à l’abris de la chaleur : une vingtaine d’aigles vole au-dessus de nous ! Nils le photographe sort son appareil et se fait plaisir à prendre des clichés.

Les pigeons observent eux aussi les aigles ...

Une deuxième pause lors de notre passage devant un terrain de cricket : le speaker, au micro, nous invite à venir voir le match du club local. Installés sur les petits gradins, nous avons même droit à un petit jus. Beau moment avec la population locale.

Nous poursuivons, contents de voyager à vélo, en voyant les files de tuk-tuk et de motos dans les stations essence ; la pénurie de gasoil se poursuit. Nous arrivons dans notre logement situé proche de la mer. Le repas indien du soir nous retape.

Lundi 18 avril : de Batticaloa à Akkaraipattu (62 km)

Démarrage en traversant la ville et ses statues hindoues et admirant de magnifiques temples hindous colorés. Nous longeons les branches de l’océan où les pêcheurs récupèrent leurs filets. Fatigue et chaleur imposent un rafraichissement revigorant : jus de king coconut et lemon bien frais.

Nous passons d’une population hindoue à musulmane, comme souvent au Sri Lanka où les cultures et religions se côtoient de façon naturelle. Un mélange entre des plaines de champs de riz et autres cultures, peu peuplées, et des villes animées, ponctue notre trajet. Des villes surtout animées par la recherche de fuel, inlassable, et des files interminables aux stations essence. Nous sommes surpris par le calme des gens, malgré les heures d’attente si longues, et ils continuent à nous dire bonjour et nous encourager. Ils lèvent aussi le pouce pour nous dire : « Good with bicycle, no petrol ».

On roule avec tata à nos côtés ! 😉

Un jeune homme nous accompagne à vélo pour la dernière partie de notre trajet, avec Nils traxé derrière moi. Il ne parle pas beaucoup anglais et tente d’entrer en discussion avec nous. C’est plutôt cool les premiers kilomètres, avec quelques photos, mais on se rend vite compte qu’en fait il nous filme tout le long. Nous ne sommes pas super happy avec Nils, mais ce ne doit pas être le premier. Régulièrement nous attirons l’attention et les gens sont souriants, et contents et intrigués de nous voir visiter leur pays de cette manière. Ils accordent d’ailleurs beaucoup d’importance à ce que nous soyons bien chez eux. Beaucoup d’encouragement, d’hospitalité et de bienveillance, avec toujours le sourire ! C’est vraiment que du plaisir !

Arrivée à notre hôtel, en bord de mer, mais tout s’est arrêté ici à cause du covid, dans cette petite station de pêcheurs. Déjà peu touristique à la base, les locaux ont aussi arrêtés leurs petites excursions balnéaires ou les festivités (notre hôtel avait une salle de banquets, désespérement vide).

La fin de journée est par contre bien animée : Andreas pose sa slackline entre 2 arbres sur la plage et très rapidement c’est l’attroupement. Par dizaine, les locaux se massent autour de la slack, regarde Andreas et certains s’essaient à marcher on the line. Grande ambiance, motos, tuk tuk, pécheurs, il y a du monde et de la musique. On a même droit à un plat de petits en-cas locaux. Toujours de beaux moments au Sri Lanka !

Marci 19 avril : deAkkaraipattu à Arugambay (51 km)

Départ vue sur l’océan pour cette dernière étape du parcours le long de la côte est. Tranquillité dès que la ville est quittée. Lagunes, rizières. Une route facile à pédaler, mais la chaleur devient rapidement pesante malgré un départ matinal. On transpire. Comme tous ces derniers jours d’ailleurs. Au niveau de l’océan, à cette période de l’année, la température monte. 

Nous continuons à longer cette côte qui fut dévastée par le Tsumani en 2004. A certains endroits, on voit les palmiers qui ont été replantés, à d’autres des voies de secours indiquant « Evacuation road Tsunami ». On nous expliquera que l'océan est monté une première fois, comme un « avertissement », puis est repartie sur plus de 4 km « en arrière », puis en 2 minutes elle est revenue, avec une vague de 15-20 mètres de haut pour tout emporté sur son passage. Familles décimées, maisons rasées. Quelques minutes et la vie a tourné. Ce pays, notamment cette région, n’est vraiment pas épargné : tsunami, guerre civile, attentats, covid, crise politique et économique. Et ils continuent à nous accueillir, à nous sourire, à partager. Quelle exemplarité !

Nous arrivons à Pottuvil, juste avant notre destination : Arugambay, paradis des surfers. Nous envisageons d’y passer une semaine. Cheers and ...

....Let’s surf the waves !

Florence